




« A l’ombre des Montagnes Syriennes »
Film documentaire.
Réalisation : Khuzama Aldebs & Cédric Domenjoud
Ce film raconte le lien entre Khuzama et sa communauté, entre la communauté et sa région, sa terre, la Montagne Arabe. Khuzama est Syrienne. Elle n’est pas croyante, mais appartient à la communauté Druze, qui s’est installée dans la région de Suwayda à partir du 18ème siècle.
A ce titre, elle est une fille de la montagne.
Au cours des trois derniers siècles, la montagne druze a résisté à tous ceux qui ont voulu la subjuguer : les Ottomans, les Français, puis l’Etat central Syrien au cours des 70 dernières années. Beaucoup ont tenté d’asservir les Druzes, mais ont le plus souvent échoué. A Suwayda, on admire ceux qui ont tenu tête aux colons et aux tyrans : Sultan Basha al-Atrash, Kamal Jumblatt, Khaldun Zein Ed-Din, Wahid al-Balous…
Sous les Assad père et fils, les Druzes ont oscillé entre neutralité et rébellion, et la région a toujours été punie, marginalisée, délaissée, donc autonome malgré elle. Par conséquent, Suwayda ressemble aujourd’hui encore à un gros village, connu pour son paysage parsemé de pierres de lave, mais aussi pour le sens de l’honneur et l’hospitalité inconditionnelle de ses habitants. Dignité et générosité sont en effet des valeurs pour lesquels les Druzes sont prêt à donner leur vie.
Pour ce film, nous sommes resté cinq mois à Suwayda suite à la chute du régime d’Assad, dans ce court laps de temps au cours duquel le nouveau gouvernement a repris en main les rênes de la dictature. Nous sommes allé à la rencontre des membres de la communauté, des leaders de factions et leaders spirituels, que nous avons questionné sur leur rapport au pouvoir central, sur les principes et valeurs qui les animent. Et nous étions sur place lorsque, à deux reprises, les forces gouvernementales et leur alliés islamistes ont attaqué la province, avant de s’y livrer au plus gros massacre de son histoire. Nous sommes allés à la rencontre des combattants Druzes qui se sont mobilisés par milliers pour défendre leurs familles et leur terre. Enfin, dans les heures qui ont précédé notre évacuation du siège imposé par les forces gouvernementales à la région fin juillet, nous avons documenté les conséquences de la folie meurtrière qui s’est abattue sur eux, sur nous…
Encore une fois, les Druzes n’ont pas été subjugués, mais une partie de leur monde a été anéantie.
Le film raconte également les espoirs trahis d’une communauté qui s’est imaginée syrienne jusqu’au bout.
La narration est faite en arabe par Khuzama, qui nous introduit dans sa communauté, nous y fait rencontrer ses membres et représentants, tout en nous livrant son analyse et ses ressentis sur ces six mois qui ont rompu le lien entre la Syrie et sa communauté Druze.




